Bon, OK, je n’ai pas 40 ans. Et d’accord, j’ai commencé beaucoup plus jeune.
Il n’empêche, on assiste à un retour en force des « papy-skaters » qui retournent au skatepark accompagner les petits-enfants, et les papas en ont marre de rester assis pendant que leur progéniture s’éclate avec une planche. De mon côté, je me suis fais plus de potes de longboard ces deux dernières années parmi les quarantenaires qui se lancent que dans la décennie qui a précédé. Et c’est une excellent nouvelle : le sport se démocratise et se déverse dans toutes les couches de la société. Pour ma part, je vois ça comme une bénédiction, le français est enfin touché par la grâce et se pose cette question : « Et si je me mettais au longboard cette année? »
Et bien pourquoi pas, après tout !
Comme on dit au sujet de la plantation des arbres : « Il y deux moment idéaux pour commencer, tout de suite, ou il y a vingt ans ! »
Pourquoi se mettre au longboard ?
Une fois que la petite étincelle d’envie est née tout au fond de l’âme, l’homme tente de rationnaliser avant de dépenser le moindre euros et les premières questions arrivent : « Est-ce que je vais m’en servir ? », « Où vais-je en faire ? », « Qui va m’accompagner? ».
Si je n’ai pas de réponse précise à la dernière question, j’ai bien des pistes de réflexions à fournir pour répondre aux autres.
Mais d’abord, abordons le sujet sous un autre angle : vous devriez sérieusement envisager la possibilité de vous mettre au longboard !
Résumons les faits :
- Vous travaillez maintenant depuis 15 ans, et vous avez les moyens de vous faire plaisir.
- Les enfants ont grandi et vous commencez à avoir un peu de temps libre pour vous occuper de vous !
- Vous avez laissé tombé le tennis il y a 10 ans, et vous ne vous voyez pas reprendre la licence à la rentrée, ni les entrainements deux fois par semaine.
- Vous dépensez votre argent dans cinq services de Streaming, mais vous commencez à penser que d’être abonné à Netflix, Disney, RMC Sport, Salto et Canal+ ne vous rend pas plus heureux, au contraire, vous perdez votre temps pour justifier votre investissement.
- Franchement, il est temps de se remettre un peu à l’exercice physique.
OK, les bases sont posées. Vous êtes pardonné. Maintenant, prenons les choses en main. Tous ces faits répondent à une question que vous ne vous êtes pas encore posé, mais la réponse est quand même là, qui surgit sous nos yeux : oui, vous avez le temps de découvrir une nouvelle activité et d’être à nouveau débutant dans quelque chose. C’est d’ailleurs une position formidable quand on y pense.
Imaginez-vous, comme dans un jeu vidéo (vous avez 40 ans, vous aviez 13 ans à la sortie de la Playstation, ne me faites pas croire que vous ne voyez pas de quoi je parle), vous avez un arbre de talents vierge que vous pouvez débloquer dans l’ordre que vous voulez. Au début, vous allez apprendre de nouvelles choses très rapidement. Le premier jour, vous allez passer du niveau 0 au niveau 10, rien qu’en essayant de rouler. Et plus les jours vont passer, plus ce sera difficile de progresser. Mais c’est ça qui est grisant ! Il va falloir bosser, et se demander comment travailler de la manière la plus efficace possible pour évoluer dans votre nouvelle discipline. Etre débutant à nouveau, c’est trop cool ! Et ce n’est pas limité uniquement à la pratique du longboard, vous pouvez vous lancer tous les jours dans une nouvelle activité : faire de la musique, écrire un livre, rédiger des critiques de cinéma, planter des arbres et des légumes !
Goûter à la glisse
Bon, maintenant, la décision est prise, vous vous lancez dans une nouvelle activité. Vous êtes prêt à investir dans du bon matériel, et votre compagne ou votre compagnon se réjouit de savoir que vous êtes motivé pour commencer un nouveau sport. Ce sera d’autant plus facile de ne pas vous remettre à la cigarette et Madame (ou Monsieur) pourront disposer librement du salon pour leur nouvelle passion : la fabrication de fromage. Première étape accomplie.
Mettons le doigt d’emblée sur l’essentiel : vous allez adorer.
Si vous allez faire du ski ou du snowboard une fois de temps en temps, vous y avait gouté sans le savoir. C’est enfoui en vous mais je vais quand même l’énoncer clairement : faire un sport de glisse, c’est le truc le plus fun que vous puissiez faire !
Ceux qui ont déjà pratiqué le Surf ou un sport de glisse aquatique comme le Kitesurf le savent, il n’y a rien de comparable au fait de glisser sur l’eau à toute vitesse. Les sports de glisse d’hiver sont une variante un peu plus accessible que la plupart des gens ont déjà tenté. Et si le skateboard a longtemps été reservé aux extrêmistes qui ne ressentent pas la douleur, j’ai un excellente nouvelle pour vous : c’est super facile de débuter en longboard.
Par rapport au Surf ou au Snowboard, le Longboard a beaucoup d’avantages. C’est moins onéreux, et surtout, pas besoin de faire 2h de route (10h pour les moins chanceux) pour trouver un spot ou une station enneigée. Sortez de la maison, et vous avez un spot devant la porte : c’est magique.
Et si la glisse sur le bitume est différente de celle pratiquée sur l’eau, croyez-moi, c’est une vraie expérience de glisse qui vous attend.
Ca tombe bien, car c’est avant tout ça que l’on recherche : la glisse. C’est l’essence du sport. Avant de parler de vitesse, de slide, de casque, de technique ou de style. Sans chercher le spot parfait, ni s’imposer un entrainement rigoureux pour passer tel ou tel tricks. Le longboard, c’est d’abord la glisse. Vous, sur votre planche, qui roulez sur le bitume. Entre vous trois (vous, votre longskate et la route) va se développer une relation particulière, vous allez glisser. D’abord doucement et avec hésitation. Puis plus sereinement et enfin en l’agrémentant de virages poussés, vous allez simplement rouler et c’est le début du miracle.
Si vous êtes encore là, à douter devant votre écran, c’est que vous ne saisissez pas l’effet que peut procurer la glisse sur une planche. Comprenez bien : vous êtes libre de vous déplacez où bon vous semble, pas de stop ni de feu pour vous imposer sa loi. Vous ne consommez pas d’essence ! Vous pouvez explorer le quartier comme vous ne l’avez jamais fait. Vous enchainez les virages et vous commencer à toucher le grâal : le simple fait de carver (zigzaguer) vous procure du plaisir !
Vous touchez au but. On pourrait s’arrêter là, mais, par chance, ce n’est que le début.
Des possibilités infinies
On peut même dire que c’est là que ça commence, en fait.
Déjà, il vous reste 20 000 km à parcourir, rien qu’en France pour faire le tour de toutes les routes du pays 🙂
Ensuite, plus vous allez rouler, plus vous allez comprendre ce que vous aimez et vers quoi vous allez vous diriger. Le truc bien, c’est qu’il y a une infinités de directions possibles. Votre arbre de talent comporte autant de branches que de styles différents et elles se subdivisent en encore autant de ramifications en fonction de vos gôuts, des spots sur lesquels vous évoluez, etc.
Un jour vous regarderez en arrière ce jour où vuos avez commencé à rouler et vous verrez le chemin parcouru. A ce moment là, vous serez peut-être en train d’organiser la descente du Ventoux avec votre asso, accompagné de votre fidèle combi en cuir et de votre casque de protection. Ou bien serez-vous à la recherche des meilleurs trucks de carving, pour expérimenter encore quelques nouveautés après avoir déjà essayé une bonne dizaine de setup différents. A moins que vous ne prévoyiez simplement de remonter la côte basque, depuis Bilbao jusqu’à Hossegor, pour rouler sur tous les fronts de mer de la région, juste pour le plaisir de faire un trip Longboard avec votre chéri(e).
D’ici là, votre planche vous aura servi fidèlement, comme votre destrier, pour aller acheter le pain, ou (on y revient) pour vous occuper pendant que les enfants s’amusent au skatepark. Le soir, elle ornera fièrement le mur du couloir et vous vous surprendrez à ne pas regarder « Les Bronzés font du ski » pour la 14ème fois pour bricoler vous roues et vos roulements. Vous aurez passé moins de temps à subir les informations nauséabondes crachées par la télévision, et vous aurez comblé une partie de manque qui est en vous en prenant une bonne dose de confiance et d’humilité.
Conclusion : Qu’attendez-vous !
Alors, vous l’aurez compris, je ne peux faire que vous encourager, ou plutôt vous souhaitez de vous y mettre dès maintenant. Pour faire de l’exercice, pour ressentir de nouvelles sensations, et pour découvrir un sport complet, abordable, qui vous amènera surement à écumer les plus belles routes de votre région ou de votre planète.
Si vous êtes convaincu, je vous recommanderais évidemment de vous équiper convenablement, et notamment de vous protéger pour ne pas subir l’accident bête des premiers jours. Mais rassurez-vous, il ne peut pas vous arriver grand-chose ! Et puis, vous aurez un truc à raconter demain à la machine à café !
Lire aussi : « Commencer le longboard » sur le blog du site OUTSIDE
Commentaire sur “Commencer le longboard à 40 ans (ou +) !”